1 février 2010

Jean-Louis Gassée






Jean Louis Gassée... Jean-Louis Gassée...?
...
Pas une journée sans lire un article, sans voir un reportage, sans entendre un papier sur...Apple.
Ipod, Iphone, Imac et maintenant Ipad.

Dans les années 80, chez Apple justement, Jean-Louis Gassée est le n°2 monde du groupe, c'est lui qui fondera la filiale française.
Il est aussi est l'inventeur du système d'exploitation BeOS dans les années 90.
Système révolutionnaire puisqu'il supportait le multiprocesseurs, le multitâches et le multithreads. L'OS fut rapidement adapté sur Mac et sur PC. Racheté par PALM en 2001.


Aujourd'hui, Jean-Louis Gassée est associé-gérant au sein d'Allegis Capital (capital risque), installé aux États-Unis, plus précisément en Californie, exactement dans la Silicon Valley.
Il a mis en place récemment un fond de 250 millions de dollars (Arès Venture) destiné à attirer là-bas des entreprises françaises de haute technologies. C'est l'Accès au marché Américain et une porte ouverte sur l'Asie.
But du jeu pour Jean-Louis Gassée, créer "une Villa Médicis" dans la Silicon Valley.
Principales cibles, les jeunes sociétés de télécommunications.
«L'Amérique c'est le tiers-monde en matière de télécommunications. Les smartphones vont devenir les ordinateurs personnels de demain. Les Français ont un rôle à jouer».



Silicon Valley ©NASA



Tout cela nous amène à évoquer la Monday Note qui fait référence en matière d'analyse et de projection dans le monde des Médias, de la High Tech ou encore des Business Modèles.
Jean-Louis Gassée en est le co-auteur. C'est ici-->Mondaynote
Il publie également ses Notes du Lundi en français sur le blog d'Arès Venture:
--> Arès Venture

La note de Février n'est pas encore sur le site d'Arès mais circule dans les boites mails. Elle envisage justement les interactions de l'Ipad (et d'Apple) avec la presse.




La Note du Lundi d'ArèsVentures -- No. 61 du 1er février 2010 [Modalités et raison d'être tout à la fin.] [Chroniques précédents à : http://www.aresventures.com/Site_Ares_Ventures/Blog/Blog.html ou, plus court : tinyurl.com/blog-ndl]



Dans ces Notes du Lundi, je vous emmène dans les coulisses du capital risque de la Silicon Valley. Aujourd'hui : Steve Jobs sauve la presse ! Bonne lecture, Jean-Louis Gassée


---------------------------------- Steve Jobs, messie de la presse écrite ? L'idée n'est pas mienne : elle faisait le titre d'un article du Nouvel Obsil y a deux semaines. Le papier, un des meilleurs du genre sur le sujet''iPad et la presse'', pose *la* question : la tablette d'Apple est-elle le moyen, enfin, de faire payer les lecteurs électroniques? Coiffant mes deux casquettes d'avide lecteur et de pratiquant du capital risque, je réponds sans hésiter : l'iPad est *un* moyen.


Il faudra aussi que la presse s'aide, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui. Essayez de vous abonner en ligne à certains quotidiens et magazines et comparez avec Amazon ou iTunes... Pardonnez-moi, mais on se croirait au bon temps de l'Allemagne de l'Est. Conséquence de l'annonce de l'iPad, je reçois un appel téléphonique puis un courriel d'un hebdomadaire français : 'Nous ne savons pas qui contacter chez Apple pour un partenariat, une édition électronique sur iPad.


Pouvez-vous nous aider ?' Je sonde un ami qui, obligeamment, me fait savoir qu'il cherche la bonne filière. Et je finis surtout par me réveiller : point n'est besoin de contact, inutile de demander audience au Grand Timonier ou à un de ses séides. Tout est prêt, là, sous la main ! Le magazine en question n'a pas besoin de baiser quelque anneau que ce soit : l'iPad, iTunes et l'App Store (la bibliothèque d'applications pour iPhones et maintenant iPad) sont disponibles.


Expliquons-nous. Vous engagez un programmeur, voire prenez une licence d'une application ''blanche'', à mettre à vos mesures. L'idée est de diffuser une application iPad gratuite qui présente le sommaire de la semaine, quelques amorces d'articles un peu piquants, la photo choc du jour...


Vous voyez l'idée. Depuis l'été dernier, la plateforme logicielle iPhone/iPad permet de faire des achats depuis l'intérieur de l'application, sans sortir de cette application pour aller à un site d'e-commerce, sans dégainer sa carte de crédit. Votre compte iTunes suffit. Dans le cas de notre magazine, je peux donc acheter le numéro de la semaine, clic, mon mot de passe iTunes et le numéro apparaît sur mon iPad. Certains objecteront que cela revient à ''abandonner'' 30% du prix de vente à Apple. Mon dieu ! Disons 2? Pour la version électronique, moins 30% pour Apple, reste 1,4?. C'est incomparablement plus que ce qui reste au bout de la ''filière carbone'' d'aujourd'hui : imprimerie, distribution, pollution. Et, sur l'écran séduisant de l'iPad, avec un utilisateur connu, la publicité est plus efficace, plus rentable pour le magazine.


Certes, il faudra au moins transcrire le magazine en PDF ou au format EPUB, un standard ouvert choisi par Apple, après Sony et d'autres, pour ses livres électroniques. Cet aggiornamento n'est pas facile : il revient à penser, sentir, faire en sorte que le magazine ou le quotidien électroniques soient au centre de l'effort de conception et de réalisation, et que le papier devienne un sous-produit.
Aujourd'hui, c'est l'inverse. Jetez un coup d'oeil ici sur la maquette Mag+. Vous verrez ce que le groupe d'édition Suédois Bonnier pense des magazines de l'avenir.
Très beau, j'oserai dire très Apple.


À la présentation de l'iPad à San Francisco, le New York Times montrait une maquette de son application iPad : la ''Grey Lady'', qui offre déjà un des meilleurs sites Web du genre, ne veut pas laisser passer l'occasion offerte par l'iPad. Mais on lit ici et là qu'Apple va faire à la presse ce que l'entreprise a fait à la musique numérique, c'est-à-dire la mettre à sa sandale.


C'est oublier que sans iTunes ce serait la piraterie incontrôlée, ce serait passer sous silence que les sites comme celui de Sony Music, pourtant pas dénué de contenu, ont été des échecs cuisants, montrant que ce que fait iTunes est faussement simple. On verra donc des tentatives de sites de groupes de presse offrant abonnements et numéros isolés. Pourquoi pas. Mais, pour revenir à mes déconvenues avec les sites actuels, on peut se demander s'ils seront meilleurs et reviendront moins cher que les 30% d'Apple pour la logistique informatique, les téléchargements et les micro-paiements.


Comme aime à se moquer un de mes ingénieurs : c'est plus cher mais, rassurez-vous, c'est moins bien. Autrement dit, les magazines et quotidiens vont ils échanger le quasi-monopole de la distribution physique d'aujourd'hui pour un autre, électronique celui-là ? Ce n'est bien sûr pas souhaitable et, dans mon rôle d'investisseur, j'aimerais bien trouver l'occasion d'investir dans un pôle de distribution de contenu, moins gigantesque, plus spécialisé.



Toujours dans l'ordre de l'investissement, je crois que l'iPad va faire éclore et fleurir des éditeurs indépendants, pour des produits spécialisés, agiles : manuels, tours de main, études, feuilletons, guides, petits secrets et autres *tip sheets*, bons tuyaux. Pour en revenir à notre magazine, Steve Jobs n'est pas le messie, mais l'iPad (n'oublions pas ses concurrents à venir) est *un* bon outil pour enfin monétiser sa version électronique.





Jean-Louis Gassée était récemment invité sur BFM RADIO. Ces interviews sont dispos ici (Format mp3/lien direct):

-Jeudi 28 Janvier 2010 (Jour de sortie de l'Ipad)

-Jeudi 17 Décembre 2009


Aucun commentaire: